Le cinéma, langage interdisciplinaire par excellence, convoque un très grand nombre de champs scientifiques : la Physique, la Chimie, les Sciences cognitives, la Biologie, les Techniques et Sciences de l’ingénieur, les Sciences économiques et sociales, les Sciences humaines. L’art cinématographique n’existerait pas sans inventions et mises en œuvre techniques ni sans spectateurs capables d’observer, analyser, argumenter ou juste apprécier !
Les sciences et techniques ont souvent fait l’objet de sujets de films, biopics de figures scientifiques marquantes ou films de science-fiction. A l’inverse, la fiction (livres ou films) a elle aussi pu inspirer les scientifiques et ingénieurs pour de futures découvertes et inventions : S.Spielberg qui inspire de nouveau design de lunettes de réalité virtuelle dans Ready Player One ou I.Asimov qui développe l’idée du robot dès 1967 dans son recueil de nouvelles Les robots, pour ne citer que deux exemples. Le cinéma peut donc être à la fois un outil de vulgarisation scientifique, un outil de recherche ou encore un objet d’étude scientifique.
A partir de la projection du film documentaire de Luc Jacquet « La glace et le ciel », les élèves de la classe Passerelle ont ainsi pu découvrir le parcours exceptionnel de Claude Lorius, célèbre glaciologue et scientifique français. Il alertait déjà il y a plus de 40 ans sur l’impact de l’homme sur la Nature, dans le temps que l’on a depuis appelé l’Antrhopocène, « nous avons sonné l’alerte en sondant les bulles d’air prisonnières des glaces de l’Antarctique et montré que l’histoire du climat était liée aux activités de l’homme » C.Lorius. « L’un des premiers scientifiques à avoir parlé de réchauffement climatique ! » Christophe. « Ce que je retiendrai de ce film et du parcours de C.Lorius, ce sont les difficultés et les risques entrepris ! » Eliot. Mais était également abordée en débat la question des procédés techniques qui permirent la réalisation des images et films d’archives relatant les exploits de ces véritables aventuriers, restant vivre plusieurs mois dans le froid polaire de l’Antarctique et menant à bien toutes leurs expérimentations permettant d’immenses avancées scientifiques. La science et l’image étaient ainsi historiquement liées !
Dans le cadre de l’atelier proposé par Pascal Génot et spécialement conçu pour nos élèves de seconde à profil scientifique, deux axes ont été abordés. En s’appuyant sur de nombreux extraits de films, les notions « du plan au montage » et « mouvement et rythme » étaient décrites et détaillées : l’image en mouvement, la notion d’espace/temps, la vitesse de l’image, le format et le cadre ainsi que l’invention du montage mais aussi le mouvement dans le plan et le rythme en tant que tel. L’analyse de l’un des plus anciens films du patrimoine cinématographique mondial : « L’entrée en gare de La Ciotat » réalisé par les Frères Lumière en 1896 a particulièrement passionné les élèves ! Pascal Génot a également fait référence au langage cinématographique, à l’origine scientifique et technique : la notion de cadre / portion de l’espace infini réel ; le champ/personnages ou objets se déplaçant dans le cadre ; le hors-champ/ce qu’on ne voit pas dans le cadre ; le plan/plus petite unité physique dans la réalisation d’un film ; la prise de vue/ce qui est filmé…
Autant de connaissances transversales qui auront enrichi le bagage culturel des élèves et qui leur servira sans aucun doute quel que soit leur projet d’étude à venir. N’oublions pas que les réalisateurs ont souvent été visionnaires ou du moins précurseurs des progrès de la science donc de la société humaine… « Le cinéma est pour moi un art tridimensionnel, avec ma caméra, j’ai le sentiment de sculpter l’espace et le temps ! » D.Cronenberg