Il est partout, sur les plateaux TV comme au lycée. Mardi 16 décembre, dans le cadre du dispositif lecture pour tous, les élèves de seconde électrotechnique et mécanique automobile, préparés par leurs professeures Ines Bouachir et Nadine Géhin , ont échangé pendant deux heures avec Franz-Olivier Giesbert sur ses romans La cuisinière d’ Himmler et L’américain.
Postérité
« Je n’écris pas pour la postérité, c’est une énorme connerie. Je ne crois pas à l’éternité si ce n’est pour des écrivains comme Homère, Shakespeare ou Molière chez lesquels humour, force et farce se mêlent dans une poétique universelle de l’humain. La postérité, comme l’écrit Céline, c’est un discours aux asticots. Moi, j’écris pour vous », clame haut et fort Franz-Olivier Giesbert.
Fascination
Après avoir abordé sa jeunesse en Normandie, sa volonté de devenir écrivain à neuf ans suite à la lecture de Quatre vingt treize de Victor Hugo, Franz-Olivier Giesbert livre sa philosophie de l’existence empruntée aux latins Marc Aurèle et Sénèque. Il s’agit de vivre chaque jour comme le dernier et comme une vie en soi. Quel programme !
Les élèves sont interpelés. La puissance du propos fait mouche renforcée par la proximité de l’écrivain qui plaisamment se prête au jeu des questions réponses pour se dire et révéler à son jeune public la beauté des mots.
Réconciliation
En parlant de L’Américain, l’échange devient confidence notamment quand Cédric pose la question de la complexe relation au père. « Ecrit pour mes enfants, ce roman est aussi une réconciliation posthume. »
Désir
« Je cherche des sujets qui sortent de l’ordinaire, qui éveillent des émotions puissantes. Tout m’intéresse. Seuls les c…. et les haineux m’incommodent. Cependant on vit très bien avec eux… ils aident à la compréhension des autres et du monde.
Mes coups de cœur : Steinbeck, Dostoïevski et mon ami Le Clézio. Lisez Les raisins de la colère, Crime et châtiment, Désert, vous découvrirez des ouvertures sublimes qui changent nos vies. »
Barbarie
« Dans La cuisinière d’Himmler, j aborde le XXème siècle et ses pires atrocités à travers Rose, une centenaire vive et loufoque. Dire l’horreur mais avec légèreté. Comme lecteur, j’aime échapper à la banalité du tragique ; comme écrivain, j’essaie d’être cohérent avec mes envies et donc je m’arme de l’humour pour révéler le grinçant de l’existence. Rose, c’est un peu moi. »
Vie
Ce rendez-vous littéraire se clôture sur une évidence. Pas de recette pour vivre heureux si ce n’est regarder la beauté, faire le bien, aimer la vie et la considérer comme une chance à ne jamais sacrifier !
Ce que nos élèves ont apprécié :
Fabien : J’ai tout aimé car j’aime cet auteur.
Yassine : Le fait qu’il nous raconte sa vie sans aucune gêne et qu’il ne nous a pas pris pour des enfants.
Cédric : Il est ouvert à toutes les questions, il aime vivre. Pourtant il a eu une enfance dure et hargneuse. On voit qu’il n’a rien lâché pour pouvoir un jour affronter la vie et se dire que le passé c’est passé « vivre chaque jour comme le dernier »
Samy : J’aurais aimé qu’il parle un peu plus de l’écriture, du journalisme ou qu’il parle de ses enfants et de savoir quel métier ils voudraient faire car un de ses fils à 15 ans.
Ce que nos élèves ont appris :
Samy : Qu’il fallait apprécier la lecture pour avoir plus de vocabulaire.
Adrien : J’ai beaucoup appris quand il a cité ses phrases de philosophie comme Sénèque
Fahres : J’ai appris qu’il faut profiter de la vie
Rami : Que malgré la souffrance qu’on peut avoir il faut rester positif.
Giovanni : Sa vision des choses à travers ses livres en s’inspirant de la vie de tous les jours, il a réussi à me faire prendre conscience et réfléchir sur certains sujets.
A la question « Souhaiteriez- vous à votre tour écrire un livre » ils ont répondu :
Adrien : Oui car je voudrais faire passer des émotions et partager une histoire avec mes lecteurs.
Mathieu : Oui car j’ai beaucoup d’imagination et j’aime bien écrire.
Giovanni : Oui, bien avant sa rencontre, j’ai toujours voulu écrire un manga, parce que j’en lis quotidiennement et que c’est un hobby que j’aimerais développer en me disant que j’ai pu faire moi-même mon histoire que je ferais partager aux autres.
Fabien : Oui car j’adore les livres et aimerai écrire des livres Heroic- Fantaisy
Cédric : Je ne suis pas contre d’essayer un jour. Pourquoi pas ?