Entre rap et poésie, Grand Corps Malade s’est livré sur son art, le slam. Entre la musique, les déplacements en prison, dans les écoles ou dans les maisons de retraites, les questions se sont enchaînées.
Justement, dans quel esprit a été écrit ce quatrième album?
Rien de spécial. J’écris régulièrement, sans forcément penser à l’album. Les textes qui sont dessus ont été écrits au cours des deux dernières années. Il y en a de légers, de drôles et de plus graves. Ils reflètent l’humeur du moment.C’est seulement au moment de la sélection et de la mise en musique que je pense à la direction que je voudrais donner au disque.Là, j’avais envie de rythmiques plus musclées, de beats hip-hop.Pour souligner l’ambiance, un peu comme la BO d’un film …
C’est pour cela que tu as fait appel à Ibrahim Maalouf pour la réalisation?
Oui je savais que, venant du jazz, il aurait le rythme et soignerait les mélodies. Je lui ai demandé de ne pas hésiter à envoyer du son un peu lourd et j’étais ravi de notre collaboration qui est allée au-delà de mes espérances. Il a vraiment bossé.
C’est un disque très collaboratif. Entendre slammer Francis Cabrel est une vraie surprise… J’ai écrit « La Traversée » en me promenant sur la place du village pendant les Rencontres d’Astaffort. En rentrant, Ours (Charles Souchon N.D.L.R.) était là avec sa guitare, on a écrit la mélodie. Restait plus qu’à décider Francis à la chanter pour la fin du stage. Comme c’est lui qui l’animait, il n’a pas pu refuser (rires).
Richard Bohringer est un ami?
Oui. On se voit assez souvent. C’est quelqu’un que j’adore. Il m’a un peu pris sous son aile, au début. Puis on est partis en Afrique ensemble. Je l’appelle vraiment Tonton, comme dans le texte de « Course contre la honte ».C’est une sorte de dialogue entre générations sur ce monde un peu malade…
Le ton rappelle un peu Stromae et Fauve. Sens -tu comme une filiation?
C’est vrai qu’on est plus ou moins cousins. L’album de Stromae est très bon. Je trouve son succès amplement mérité…
A quoi ça va ressembler en live?
Je voudrais retrouver le son de l’album. Il y aura donc des programmations et des boucles électro, mais je veux aussi des musiciens qui puissent jouer de l’accordéon ou du piano classique.