Le dessinateur Kristian, dans le cadre de la Quinzaine de la Presse et des Médias, est venu à la rencontre des élèves de deux classes du lycée professionnel Les Eucalyptus. Echanges fructueux, écoute intéressée, messages humanistes autour de l’engagement et les raisons de « Dessiner pour la Paix »…
Le parcours de Kristian, célèbre dessinateur local a beaucoup interessé les élèves. C’est dès son plus jeune âge que Kristian se passionne pour le trait sans savoir que cela deviendrait son métier ! Publiant dans de nombreux journaux, notamment Nice-Matin ou Le Dauphiné Libéré, mais aussi partenaire de médias tv comme France 3 Côte d’Azur, il dessine également chaque année des chars pour le carnaval de Nice et expose même jusqu’en Chine et au Japon. Kristian est aussi partie prenante dans l’organisation Cartooning for Peace où de très nombreux dessinatrices et dessinateurs du monde entier se sont unis dès 2006, l’urgence étant de mieux faire connaître leur profession. A l’initiative de Jean Plantu, dessinateur historique du journal Le Monde (qui a d’ailleurs publié son dernier dessin de Une mercredi 31 mars après 49 années d’implication au journal) et de Kofi Annan, prix Nobel de la Paix et secrétaire général des Nations Unies, l’objectif de Cartooning for Peace était et reste d’œuvrer pour la paix et le vivre-ensemble, particulièrement mis à mal ces dernières années. Déjà en 2006, Kofi Annan clamait : « Les dessins de presse nous font rire. Sans eux, nos vies seraient bien tristes. Mais c’est aussi une chose sérieuse : ils ont le pouvoir d’informer mais aussi d’offenser. »
Parce qu’en réalité, « le dessin, c’est magique ! » déclare Kristian. On peut le comprendre quelque soit la langue que l’on parle, le pays d’où l’on vient, quelque soit l’âge que l’on a, les enfants comprennent très bien le langage dessiné. « Ce qui est le plus important, c’est la liberté d’interprétation ». A la question d’un élève « par le dessin, vous voulez transmettre un message ou est-ce juste un acte artistique ? », Kristian répond « que représenter par le dessin, c’est faire des choix. Des choix de couleurs, de tonalités, d’impressions. La difficulté du dessin de presse, à la différence de la bande dessinée par exemple, c’est que tout doit être dit en une seule image ! ». Rappelant que la caricature est une tradition française républicaine protégée par la loi sur la liberté de la Presse datant de 1881 ainsi que par la jurisprudence des tribunaux, Kristian prend pour exemple les portraits peu avantageux des rois de France ou les symboles utilisés qui ont traversé le temps et les territoires. Aujourd’hui, la colombe signifie toujours la Paix !
Lorsqu’on lui demande ce qu’est la liberté d’expression pour lui, Kristian affirme que c’est avant tout « un échange ». Prenant l’exemple de la thématique de l’exposition accueillie, « Tous migrants », il explique aux élèves que le verbe migrer signifie marcher, se déplacer, ce que nous faisons tous même lorsque nous changeons de région, de ville, de rue, sans aller plus loin…Et Kristian complète « nous sommes tous issus de familles mélangées, même si nos parcours et nos origines sont différents, nous avons tous une place sur terre, une place qui peut être mouvante !!! ».
Le métier de dessinateur et de caricaturiste est précieux, il est historiquement un vecteur d’émancipation et de liberté. Aujourd’hui, il est mis à mal à cause d’incompréhensions, de fausses interprétations, et de nombreux professionnel.le.s y ont laissé et y laissent leur vie. Cette liberté d’expression, fragile dans certains pays, doit être défendue. En France, il n’y a qu’une quarantaine de dessinateurs professionnels et avec l’essor de la presse numérique, la place du dessin se réduit de plus en plus. Un dernier message de Kristian à son public d’élèves : «
Soyez vigilant, vous les plus jeunes qui allez être les citoyens de demain, gardez à l’esprit que pour faire société, il faut être capable de s’accepter et de vivre ensemble ! »
Un grand MERCI Kristian pour cette franchise et cette spontanéité !
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