Pour répondre, il suffit d’appliquer la loi d’Ohm !
C’est, entre autres, ce que Thomas Besson est venu développer devant la classe de 2nde 5.
On appelle venin toute substance toxique produite par des animaux :
Le venin est en général constitué de 500 à 600 espèces chimiques, qui agissent suivant différents modes, dont principalement :
- neurotoxicité (paralysie),
- action sur le sang (hémorragies ou coagulation),
- nécrose (destruction des cellules)
Il suffit de 10 à 15 mg de venin du mamba noir pour tuer un homme adulte en 10 à 20 minutes après la morsure !
Pour comprendre comment fonctionne un venin, il faut commencer par en séparer les constituants, puis les identifier : cela se fait entre autres par des techniques étudiées en 2nde : chromatographie, extraction par solvant ou électrophorèse.
Le venin du mamba noir contient aussi une espèce chimique, qu’on a appelée mambalgine, et qui possède des propriétés analgésiques sans neurotoxicité sur la souris : c’est un grand espoir pour la médecine, car si on peut l’utiliser chez l’homme, elle pourrait remplacer la morphine, avec les mêmes avantages mais sans les effets secondaires.
Comment peut-on mesurer les propriétés analgésiques sur les souris ?
On ne fait plus souffrir les souris : on teste juste leur réaction à l’eau tiède !
On teste aussi la réaction des cellules : c’est là que la loi d’Ohm intervient !
C’est la deuxième année que Thomas Besson a la gentillesse de venir nous exposer ses travaux, tenant à chaque fois son auditoire en haleine.
Cette année, il nous a aussi montré la machine qu’il a mise au point, et pour laquelle son parcours atypique lui a été bien utile ! (Avant de se tourner vers la biologie, Thomas Besson a obtenu un bac pro à Nice en électrotechnique. Passionné par les reptiles, c’est alors qu’il a découvert qu’il pourrait en faire son métier : il se rappellera toujours son premier cours en licence, où le professeur a balayé le chapitre « ADN » en arguant que tout le monde devait connaître : il a soigneusement noté « ADN » sur son cahier, et a passé la soirée sur internet pour comprendre et apprendre, et ainsi toute l’année ! Il est aujourd’hui chercheur à l’université de Nice-Sophia Antipolis, et sur le point d’obtenir sa thèse de doctorat.)
Pour comprendre comment fonctionne un venin, il faut commencer par l’obtenir !
Quand on habite dans une région ou un pays où les espèces venimeuses sont nombreuses et de grande taille, c’est relativement aisé, mais en France, elles sont moins nombreuses et très petites, donc le prélèvement est difficile, et l’importation de venin est très onéreuse: Thomas Besson a donc inventé une machine pour prélever le venin d’une petite araignée qu’on trouve dans la région niçoise : elle est tellement petite, qu’il faut faire attention à ne pas l’écraser quand on la saisit, et il faut réussir à lui faire «cracher » son venin à l’aide d’une impulsion électrique , tout en le récupérant (à l’aide d’un capillaire).
C’est là que sa formation électrotechnique lui est bien utile : sa petite machine fonctionne avec un programme qu’il a développé sur une carte arduino !
Nous remercions chaleureusement Thomas Besson pour sa disponibilité et l’enthousiasme qu’il a su communiquer aux élèves pendant près de trois heures !