Jeudi 28 janvier, dans le cadre du dispositif Cinéma du Sud, les classes de terminale carrosserie et première mécanique automobile d’Ines Bouachir et Nadine Géhin, enseignantes de lettres – histoire, ont rencontré la cinéaste et réalisatrice Anne Alix pour la projection de son film documentaire « Ce tigre qui sommeille en moi ». Dans l’ambiance chaleureuse du CDI, la projection a été nourrie d’un échange libre et ouvert qui continue à infuser les esprits. Voici l’article écrit par Harris, Haitham, Jordan, Diogo, Gorgiode1MVA suivi de la parole de Lore élève de TCAR et, pour finir, un mot de la cinéaste, Anne Alix.
Rencontre au CDI avec la réalisatrice Anne ALIX pour son film documentaire
Le tigre qui sommeille en moi
« Nous les jeunes on n’a pas la possibilité de dire ce qu’on ressent. Le théâtre permet de faire en sorte qu’on nous écoute. »
Le film documentaire d’Anne Alix met en mouvement cette parole rebelle et celles de jeunes marseillais qui s’expriment à travers le théâtre. Ils s’évadent sur scène, exposent leurs sentiments, leurs idées sur ce qu’ils sont, ce qui les questionne, leur vie, les problèmes familiaux, leurs tracas, leurs envies, leur devenir.
Qu’est –ce- que ça fait de se sentir dans la peau des autres ? Quel trouble que de se frotter à l’inconnu ! T’as déjà été amoureux ? Qu’est ce qui te rend libre ?
Pas de réponse mais des tâtonnements, des pas ensemble et les corps qui s’expriment entre pudeur et audace comme à la « frontière » laissant apparaitre des paysages intimes qu’on découvre au fil d’un quotidien filmé : le port de Marseille, le tram, la mer, un terrain de foot, la salle de théâtre, le Mucem, la rue…sur les toits pour prendre de la hauteur et voler vers la représentation de ce qu’ils sont ; réveiller le tigre qui sommeille en eux mais aussi en nous.
Nous n’avons pas été que spectateurs ! Ce film nous a donné envie d’être aussi acteurs de l’échange en écrivant pour le lycée cet article.
Merci de permettre ce type de rencontre, merci à Anne Alix pour son film réaliste, nécessaire qui opère comme une naissance, provoque et grandit le voyageur que nous sommes tous, en devenir, « au rythme des saisons »
Parole de Lore, de TCAR : « J’ai trouvé ce film très touchant, notamment les moments où on suivait les personnages dans leur vie de tous les jours. Le côté où on peut parler de soi librement, sans jugement, cela m’a particulièrement plu ! »
Le message d’Anne Alix aux lycéens :
« J’ai voulu faire du cinéma pour explorer le monde et travailler sur l’expérience sensible par ce biais »
« Créer un film sur la durée c’est un peu comme un accouchement ! »
« Au début du film, les personnages sont couchés, recroquevillés, accroupis puis au fur et à mesure de l’avancement du projet, ils se dressent, grandissent, prennent confiance en eux jusqu’au moment de rentrer en scène, là où le film s’arrête. Mon propos était de montrer tout ce qui s’était passé avant. »
Je remercie le théâtre La Cité et notamment de m’avoir accueillie. En filmant ces jeunes, je les ai vus s’ouvrir, petit à petit repousser « leurs » frontières et ainsi contribuer, peut-être, à modifier le regard qu’on a l’habitude d’avoir sur eux. »
Merci aux élèves des Eucalyptus, leur belle énergie et curiosité qui rendent ces rencontres particulièrement marquantes.