Grâce à l’action combinée de Cinémas du Sud & Tilt, les propositions d’éducation à l’image et école du spectateur permettent à de nombreux lycéens, notamment, une découverte de films qu’ils n’iraient pas forcément voir d’eux-mêmes et surtout de les découvrir dans des salles d’art et essai. Le lycée Les Eucalyptus inscrit de nombreuses classes au dispositif Lycéens au cinéma depuis plusieurs années et cerise sur le gâteau en 2021, une classe de 1ère a été retenue pour passer une journée au Festival international du film de Cannes.
La matinée débuta par un accueil chaleureux et instructif au stand de la Région Sud, petits cadeaux de bienvenue et échanges avec les professionnelles en charge de l’accompagnement des projets autour du cinéma à la Région (engagement et aide financière pour les projets de jeunes réalisateurs, soutien aux écoles et formations cinématographiques…) et de la grande variété des métiers qui existent dans cet univers.
Puis ce fut l’heure de la première projection : « Les Magnétiques », premier long-métrage de Vincent Maël Cardona, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. « Les Magnétiques nous immerge dans un univers totalement différent de celui que nous connaissons, ce sont les années 80 ! La tonalité du film est plutôt triste, sombre, même si plusieurs scènes sont entraînantes et réussies, l’intrigue reste plutôt classique. La scène qui m’a marqué est celle où Philippe hurle toute la colère et le désespoir qui l’envahissent à la fin du film. » (Joshua)
En route vers le Palais Lumière avec une montée des marches sur le tapis rouge pour voir le dernier film d’animation du réalisateur Ari Folman « Where is Anne Franck ! », hors compétition. « Ce projet représente huit années de travail préparatoire pour moi plus quatre années pour la réalisation et le montage. J’avais à cœur de remettre le journal d’Anne Franck à jour alors qu’en 2021 des milliers d’enfants continuent de subir la folie meurtrière des adultes ! » Ari Folman.
En fin de projection, une ovation générale de la salle a accompagné le réalisateur, les élèves également ont toutes et tous été très enthousiastes. Quelques impressions parmi de nombreuses autres autour du film : « Ce film m’a permis de prendre conscience de la portée d’une œuvre sur son public. La comparaison qu’Ari Folman propose entre le sort des juifs et celui des réfugiés m’a profondément touché, il invite le spectateur à réfléchir sur le sujet…J’ai pris conscience que ce qui est décrit dans le journal d’Anne Franck est toujours d’actualité. » (Nicolas N.) « Peu importe les époques, les minorités sont toujours persécutées. On se rend bien compte que ce qu’Anne et sa famille ont vécu a été l’enfer, cela est bien représenté par de grands personnages aux visages blancs sans émotion, vêtus de noir, dans un fond rouge sang, telle une armée terrifiante de robots sans âme. » (Hannah) « Ce film nous adresse un message multigénérationnel au travers de Kittie, l’amie imaginaire d’Anne Franck. J’ai réalisé que peu de choses ont changé… » (Léo) « J’ai aimé l’esthétique du film, les contrastes de couleurs qui signifiaient selon les moments, cruauté des nazis et obscurité, à d’autres espoir et liberté. » (Jagan) « Where is Anne Franck ! m’a rappelé l’importance de la solidarité et le fait de ne pas discriminer les minorités. » (David) « Le film témoigne de ce contraste entre passé et présent, entre mémoire et espoir ! » (Maxime) « Il entretient également le devoir de mémoire lié à la Shoah. » (Adrien) « Et nous amène à nous questionner sur les notions de racisme et d’acceptation d’autrui. » (Yann) « La grande tirade de Kittie à la fin du film m’a marqué, elle explique la réelle importance du journal d’Anne Franck, tout un peuple ensemble écoute Kittie dans un grand mouvement de cohésion, de fraternité et de solidarité. » (Kylian)
Le mot de la fin à Lucas
« J’ai ressenti les mêmes émotions qu’Anne, la joie, la tendresse, l’espoir mais aussi et surtout la peur et la tristesse. Mais il y a aussi, la rêverie, l’imagination, la naïveté des enfants que l’on découvre à travers ses mots. J’ai mesuré à quel point l’imagination permet de s’évader, de partir l’espace d’un instant vers un monde meilleur ! »
C’est bien ce que précise Ari Folman dans une interview après la projection : « Le journal d’Anne Franck, hormis le fait qu’il soit magnifiquement écrit, n’est jamais violent, agressif, la cruauté nazie n’y est pas décrite. Tant de douceur et de poésie dans le monde de l’Holocauste paraît irréel…mais quel témoignage et quelle leçon ! »
Une année scolaire perturbée qui se finit donc bien et sous le signe du partage et de la découverte autour du cinéma !!! Félicitations à tous les élèves de la classe pour leur présence agréable et attentive. Un grand merci à Cinémas du Sud, Tilt et la Région Sud. Très bel été à toutes et tous !